Portraits de francophones : M. Rafael Grossi

L’année 2020 marque le Cinquantenaire de la Francophonie, dont l’un des principaux objectifs est la promotion et la défense de la langue française et du multilinguisme, qui est un élément essentiel du système multilatéral.

Découvrez ci-dessous le portrait de M. Rafael Grossi, directeur général de l’AIEA.

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Quel rôle l’apprentissage et la maîtrise du français a-t-elle joué dans votre parcours professionnel ? Et sur le plan personnel ?

L’apprentissage du français a joué un rôle très important dans ma vie personnelle. Il m’a ouvert des portes, m’a révélé des trésors littéraires, théâtrales, cinématographiques. Sans le français je ne serais pas sûrement la personne que je suis. En tant que diplomate, j’ai vite compris l’importance capitale de cette langue. Sa maîtrise a fait la différence dans le choix des portes et la possibilité de contribuer à des processus diplomatiques importantes.

L’apprentissage du français a joué un rôle très important dans ma vie personnelle. J’ai commencé mes études, très jeune, à l’école, puis au collège et j’ai continué à l’Alliance française à Buenos Aires. Après, ayant décidé de poursuivre la carrière diplomatique, c’était évident que le français serait d’une grande aide pour moi.

La vie diplomatique m’a amenée à être en poste souvent dans des pays francophones, donc là, une dimension personnelle s’y est ajoutée car, ayant des enfants en bas âge, scolarisés dans des écoles francophones, évidemment, cela a apporté une dimension tout à fait personnelle, intime, dans ma vie de tous les jours, car j’avais, j’ai, des enfants qui parlent couramment le français. Il m’arrivait, souvent, d’être à la maison et d’aider à faire les devoirs en français et de parler avec mes enfants directement en français et en espagnol. Donc c’est une langue qui fait partie vraiment d’une manière inséparable de ma vie personnelle.

En quoi la connaissance du français (ou d’une autre langue officielle des Nations Unies) est-elle un atout pour faire carrière dans le système multilatéral ?

Dans le système multilatéral la connaissance des langues est essentielle. L’anglais ne suffit pas.

Plutôt qu’un atout pour faire carrière, je crois que c’est un outil indispensable, le français et évidemment les autres langues. C’est clair que le français a une portée universelle, une dimension régionale, extrarégionale en Europe, en Asie et en Afrique. Même en Amérique Latine, il y a des coins francophones. C’est une langue qui a une portée très au delà de l’Hexagone. Je considère que c’est un outil très utile, qui complémente très bien la connaissance de l’anglais.

Le multilinguisme vous semble-t-il utile au bon déroulement de votre travail ? Et dans la vie de tous les jours ?

Clairement. C’est tout à fait indispensable.

Dans ma position de Directeur général de l’Agence internationale de l’énergie atomique, je constate tous les jours que le français est vraiment présent et important. Je n’ai pas une journée de travail dans laquelle je n’utilise pas le français. Il y a toujours un moment dans la journée où j’ai un entretien, un appel téléphonique en français.

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Sur quel plan estimez-vous que la Francophonie devrait s’impliquer davantage ? Pour quelles raisons ?

Je dirais juste que cela est impératif. Le français est un outil beau et formidable à la fois. C’est une évidence ! Je crois que la Francophonie est un véhicule qui multiplie et maintient la vigueur et l’importance du français. J’estime que la Francophonie peut profiter d’une relation – je dirais- permanente, systématique avec tous les secrétariats des organisations internationales pour explorer des collaborations. Cela s’applique aussi à la question suivante, numéro cinq.

Si vous étiez Secrétaire général(e) de l’OIF, quelles mesures adopteriez-vous afin de renforcer l’usage du français et du multilinguisme dans les organisations internationales ?

Je pense que le Secrétariat de l’OIF fait un travail magnifique mais il y a toujours des choses à faire. Moi je crois que chercher des alliances, des collaborations permanentes - avec, par exemple, les services de conférence, de traduction, là où l’utilisation du français pourrait se voir confronter à des difficultés financières ou de maintien des ressources - serait une solution intéressante, toujours, pour la Francophonie car elle pourrait devenir un outil, une aide, à la diffusion du français de cette manière.

Quelle nouvelle langue aimeriez-vous apprendre si vous aviez l’occasion et le temps ? Pourquoi ce choix ?

Les langues et moi, ça a été une histoire liée à la vie professionnelle, aux circonstances. J’aime les langues. En tant que diplomate, je considère que ça fait partie de ma boite à outils. Ici en Autriche, j’ai appris l’allemand. Quand je travaillais à l’OIAC, l’Organisation pour l’interdiction des armes chimiques à La Haye, j’ai aussi étudié le néerlandais. Je crois qu’il y a toujours un élément personnel d’ambition et d’intérêt pour les langues. Donc, à voir. Mais toutes les langues sont belles et elles sont la manifestation de l’âme et de la culture de ceux qui les utilisent.

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Dernière modification : 14/08/2020

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