Organisation des Nations Unies pour le Développement industriel
L’organisation des Nations Unies pour le Développement Industriel (ONUDI) est l’agence spécialisée de la famille des Nations Unies en charge de la promotion du développement industriel dans les pays en développement et les économies en transition, pour la réduction de la pauvreté et le développement durable.
Historique
Issu d’un programme sur l’industrialisation des pays en développement lancé par le Conseil Économique et Social des Nations Unies (ECOSOC) en 1956, créé par la résolution 2152 du 17 novembre 1966 de l’Assemblée générale des Nations Unies (AGNU) en tant qu’organe subsidiaire, l’ONUDI est devenue le 1er janvier 1986 une institution spécialisée du système des Nations Unies, grâce à l’entrée en vigueur, le 21 juin 1985, de l’Acte Constitutif adopté à Vienne le 8 avril 1976. Elle est à l’origine de la création du siège de l’Organisation des Nations Unies (ONU) à Vienne, en 1967.
Depuis les années 1990, plusieurs pays (États-Unis, Australie, Canada, Royaume-Uni, Nouvelle-Zélande, Belgique, Danemark, Slovaquie) ont choisi de se retirer de l’ONUDI. Notifié en 2013, le retrait de la France est quant à lui effectif depuis le 1er janvier 2015. L’ONUDI compte actuellement 170 États membres.
Mission
L’objectif principal de l’ONUDI est de promouvoir et d’accélérer le développement industriel dans les pays en développement notamment dans les pays les moins avancés. En concordance avec les Objectifs du Millénaire pour le Développement, les 3 priorités stratégiques de l’ONUDI sont les suivantes :
- Réduction de la pauvreté par le biais d’activités productives ;
- Renforcement des capacités commerciales par la promotion de l’investissement et de la technologie.
- Énergie et environnement : par des programmes d’assistance technique en vue de permettre un développement industriel qui réponde à des critères de développement durable. L’ONUDI a ainsi lancé en 2009 une initiative pour l’industrie verte visant à accompagner la transformation des structures industrielles existantes pour les rendre plus « vertes » (énergies renouvelables, efficacité énergétique, recyclage, limitation du gaspillage des ressources, réduction des émissions de carbone) ainsi que la création d’une nouvelle industrie plus respectueuse de l’environnement.
Gouvernance
L’ONUDI dispose de trois organes directeurs :
- La Conférence générale (CG), composée de tous les membres, se réunit une fois tous les deux ans. Elle détermine les principes et les orientations de l’ONUDI et approuve les budgets et programmes. Elle élit le Directeur général (tous les quatre ans) et les membres du Conseil du développement industriel et du Comité des programmes et des budgets.
- Le Conseil du développement industriel (CDI) est composé de 53 membres élus par la CG pour quatre ans suivant le principe d’une représentation géographique équitable. Il revoit la mise en œuvre du programme et du budget et fait des recommandations à la CG. Il se réunit une fois par an les années de Conférence générale et deux fois les autres années.
- Le Comité des programmes et des budgets (CPB), composé de 27 membres élus par la CG pour deux ans, se réunit une fois par an. C’est un organe subsidiaire du CDI qui l’assiste dans la préparation et l’examen des programmes, budgets et questions financières autres.
Directeur général
Le directeur général actuel est M. Gerd Müller, de nationalité allemande. Il a été élu le 10 décembre 2021.
Budget
Le budget régulier de l’ONUDI pour la période 2018-2019 s’élève à 139 millions d’euros.
A ce budget régulier, s’ajoutent les contributions volontaires versées par les États membres et qui servent à financer les programmes et projets de coopération technique menés par l’Organisation.
La France et l’ONUDI
L’action de la France à l’ONUDI
La France a été un membre de l’ONUDI depuis sa création en 1966. Elle a été en 2013 le troisième contributeur au budget régulier de l’organisation avec une contribution de 7,14 millions €. Elle a également été un des cinq premiers contributeurs volontaires avec plus de 22 millions US$ sur la période 2002-2012.
Parmi les institutions françaises ayant financé régulièrement des activités d’assistance technique de l’ONUDI, figurent notamment : le Ministère de l’Europe et des Affaires étrangères (lequel a assuré, en particulier, le financement du bureau de promotion des investissements et de la technologie en France), l’Agence française de développement (AFD), le Fonds français pour l’environnement mondial.
Le retrait de la France
En 2013, la France a notifié officiellement son retrait de l’organisation. Ce retrait s’appuie sur une évaluation globale de la performance du système international. Il faisait suite au départ de plusieurs pays (Etats-Unis, Canada, Australie, Royaume-Uni…) de l’ONUDI et a précédé l’annonce du retrait d’autres pays (Portugal, Belgique) de cette organisation.
Ce retrait n’est pas la première étape d’un désengagement plus large. La France demeure un pilier du système multilatéral. Ce retrait n’a pas remis en cause l’image de la France comme soutien fiable de l’ONU et du multilatéralisme. La France souhaite la redéfinition de la méthodologie et du barème des quotes-parts et promeut de nouvelles règles de gestion plus économes et plus responsables des organisations internationales. Il s’agit d’être plus performant, moins redondant et plus soutenable.
S’agissant des bureaux de promotion des investissements et de la technologie (BIT) de Paris et de Marseille, leur impact a été évalué comme insuffisant au regard de l’investissement financier consenti par la France et les conventions constitutives ont été dénoncées en conséquence dès 2012, entraînant la fermeture de ces bureaux au 30 avril 2013. Le retrait de la France de l’ONUDI, effectif depuis le 1er janvier 2015, ne remet pas en cause l’engagement de la France en faveur du développement économique et social, du développement humain et du développement durable ni les politiques et ambitions françaises en matière d’aide publique au développement.